Sans surprise, la FGTB soutient l’idée d’une réduction collective du temps de travail avec embauche compensatoire et maintien de salaire, selon la formule « 32 heures en 4 jours pour un temps plein ». Il s’agit d’une revendication syndicale historique. Elle constitue une réforme enthousiasmante pour les travailleurs et travailleuses, efficace pour les entreprises et bénéfique pour la société toute entière. On le sait, la réduction du temps de travail permet de dégager des gains de productivité, ce qui finance en partie son coût. Mais aussi et surtout… elle permet de créer plus d’emplois de qualité, plus de bien-être dans l’entreprise, plus d’égalité sur le marché du travail, plus de temps pour vivre aussi, avec un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle.

Sans surprise encore, la droite politique et le monde patronal se déchaînent contre cette mesure remise en avant par le parti socialiste dans le cadre des élections 2024. Ce serait de la folie, de l’inconscience, de l’irresponsabilité… On a tout entendu ! Ce sont les mêmes arguments que ceux déployés quand on a cessé le travail des enfants, voté le repos dominical ou conquis la deuxième semaine de congés payés. La survie de l’économie et des entreprises est brandie dès qu’il s’agit d’augmenter les salaires ou de diminuer la durée hebdomadaire du travail. En attendant, les entreprises belges atteignent des marges bénéficiaires records et la théorie du ruissellement tarde à produire ses effets.

La semaine de 4 jours en 32 heures est une mesure phare, pilier d’un projet plus large. Un projet de société progressiste… qui garde l’égalité comme boussole. Pour autant que sa mise en œuvre soit négociée avec les représentant.es des travailleuses et travailleurs, de manière à prendre en compte les réalités et contraintes des secteurs, nous signons à deux mains. Quant au financement de la mesure, des solutions existent et nous sommes disposés, en tant qu’interlocuteurs sociaux, à faire des propositions et à négocier des solutions.